Alors que les décisions rendues dans les processus de fusions d’entreprises d’envergure telles que Rogers ou Air Canada tendent à démontrer que le gouvernement fédéral est prêt à compromettre l’équilibre de la concurrence pour protéger l’intérêt des grandes entreprises canadiennes, le Centre sur la productivité et la prospérité – Fondation Walter J. Somers (CPP) a cherché à comprendre si ces décisions prenaient appui du côté de la population. À la lumière des résultats obtenus par le biais d’un sondage pancanadien, la réponse paraît sans appel : les Canadiens ne partagent pas la méfiance de leur gouvernement à l’égard de la concurrence.

Le sondage effectué pour le compte du CPP révèle notamment que les Canadiens sont plus nombreux que leurs homologues européens à reconnaître les bénéfices associés à un environnement économique concurrentiel, non seulement en matière de prix et de qualité, mais également au niveau des retombées au chapitre de l’innovation et de la croissance économique. Plus important encore, le sondage révèle que les Canadiens sont plus nombreux à rencontrer des problèmes liés à la concurrence dans leur quotidien. Et pour preuve : 80 % des Canadiens sondés ont affirmé avoir rencontré des difficultés liées à un manque de concurrence dans au moins un des marchés qu’ils fréquentent, alors que cette proportion n’était que de 65 % du côté de l’Union européenne.

« De tels résultats envoient un signal clair aux décideurs publics, explique Robert Gagné, directeur du CPP. La culture de la concurrence au Canada n’est peut-être pas aussi développée qu’en Europe, mais les Canadiens sont pleinement conscients des enjeux qui sous-tendent la faible intensité de la concurrence au pays ».


Pour en savoir davantage : Deslauriers, Jonathan, Robert Gagné et Jonathan Paré, Sondage : les Québécois ne partagent pas la méfiance de leurs gouvernements à l’égard de la concurrence, Centre sur la productivité et la prospérité (CPP) – Fondation Walter J. Somers, HEC Montréal, Mai 2023