Dans ce document, nous étudions l’évolution des investissements en infrastructures publiques et en infrastructures de transport au Québec entre 1961 et 2009. Nous observons que le gouvernement du Québec a délibérément réduit ses investissements en infrastructures de transport entre le milieu des années 1970 et la fin des années 1990 avec pour effet une chute marquée de son stock net correspondant et un vieillissement accéléré de son réseau routier. Lorsque l’on compare la situation québécoise aux deux autres provinces les plus peuplées du Canada (l’Ontario et la Colombie-Britannique), on constate que seul le Québec a connu un tel déclin de ses investissements dans le réseau de transport. Néanmoins, de par sa taille, son climat d’une rigueur extrême, sa faible densité de population et ses ressources financières limitées, la gestion du réseau routier québécois représente un défi plus important qu’ailleurs. Dans ces circonstances, cette longue période de sous-investissements dans le réseau de transport n’a pas été sans conséquence. En effet, les infrastructures de transport, et principalement les routes, affectent directement la croissance de la productivité au travers de leurs effets sur l’accessibilité à différents marchés (marché du travail et marché des biens et services) et sur les coûts des entreprises. Nous estimons ainsi que le vieillissement des infrastructures routières lié au sous-investissement des trente dernières années est une des causes de la faible croissance de la productivité observée au Québec.

 

Gagné, R., Haarman, A., Les infrastructures publiques au Québec : évolution des investissements et impact sur la croissance de la productivité, Centre sur la productivité et la prospérité, HEC Montréal, février 2011.